Xénophobie et villes européennes
Malgré l'influence grandissante des mouvements et des partis politiques racistes en Europe, la xénophobie est plutôt en recul dans les villes
Xénophobie et villes européennes
Malgré l’influence grandissante des mouvements et des partis politiques racistes en Europe, la xénophobie est plutôt en recul dans les villes
Malgré l’influence croissante des mouvements et des partis ouvertement racistes en Europe, globalement on n’observe pas une montée de la xénophobie dans les villes européennes. Au contraire, entre 2009 et 2015, l’attitude des citoyens vis-à-vis des étrangers est devenu plus positif en moyenne — même s’il existe des exceptions et des contre-tendances remarquables (et en tenant compte du fait que l’environnement urbain est souvent plus ouvert par rapport à d’autres zones).
Chaque trois ans, l’Eurobaromètre mesure l’opinion des habitants d’environ 80 villes dans toute l’Europe. Dans sa dernière enquête , menée en 2015, note que plus de 76 % des personnes interrogées estimait que la présence des étrangers était une bonne chose pour leur ville.
Le terme “étrangers” est ici employé au sens large, et va des étudiants Erasmus aux réfugiés provenant d’Asie ou d’Afrique : les origines et la composition de la population étrangère dans chaque ville se reflètent probablement dans l’attitude des citoyens à leurs égards — le niveau de xénophobie ainsi mesuré doit pour cela être placé dans chaque contexte spécifique. Il est par exemple possible que l’attitude très positive des habitants de Cluj par rapport aux étrangers est lié au nombre élevé d’étudiants européens qui y vivent.
Niveaux de xénophobie
Attitude des habitants vis-à-vis des étrangers : la carte montre le taux de personnes interrogées se disant d’accord avec l’expression “La présence d’étrangers est positive pour ma ville” (Eurobaromètre, 2015). Les couleurs indiquent les variations entre la moyenne européenne et la mesure effectuée dans chaque ville.
Les opinions les plus négatives par rapport à la moyenne européenne quant à la présence des étrangers ont été enregistrées en Italie, en Turquie et en Grèce. Dans les deux premières, l’opinion des citadins s’est nettement dégradée depuis le sondage précédent, et l’on observe une diffusion croissante des sentiments les plus hostiles à la présence des étrangers : 5 des 10 villes les plus xénophobes sont en Italie.
A l’inverse, la xénophobie en Grèce est en net recul par rapport aux années précédentes. Une donnée probablement liée à l’ébauche de sortie de la crise économique, un changement semblable s’étant produit également en Espagne, Irlande et Portugal.
Evolution du phénomène
Les flèches montrent l’évolution de l’attitude envers les étrangers constaté dans 75 villes européennes, selon les données de l’Eurobaromètre 2009-2015.
Dans l’ensemble, l’Europe centrale et sud-orientale semble plus ouverte par rapport à la manière dont elle est habituellement représentée. S’il est vrai que l’hostilité vis-à-vis des étrangers est en augmentation en Pologne et en Slovaquie, il est également vrai que 5 des 10 villes les moins xénophobes d’Europe se trouvent dans cette région — à commencer par Cluj-Napoca, où 95 % des habitants déclare apprécier la présence des étrangers. D’autres villes de la région, comme Burgas, Piatra Neamț ou Gdańsk.