Un environnement malsain génère des Européens malades

Selon le dernier rapport de l'Agence européenne pour l'environnement, la pollution résultant de l'activité humaine a une influence importante sur la morbidité en Europe.

Published On: septembre 30th, 2020
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Un environnement malsain génère des Européens malades

Selon le dernier rapport de l’Agence européenne pour l’environnement, la pollution résultant de l’activité humaine a une influence importante sur la morbidité en Europe.

Photo: Pixource/Pixabay (Public Domain)

Un environnement dégradé en Europe a un impact négatif sur la santé et la qualité de vie de ses citoyens, selon le dernier rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE). Les données recueillies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indiquent qu’il y a eu 630 000 décès imputables aux facteurs environnementaux dans toute l’UE en 2012.

Le taux au sein e la population varie selon les pays, allant de 9 % en Norvège et en Islande à 27 % en Bosnie-et-Herzégovine. L’AEE calcule que plus de 20 millions d’années de vie en bonne santé ont été perdues à cause de maladies attribuables à un environnement de mauvaise qualité dans les 28 Etats membres en 2012.

Les groupes socialement défavorisés, les citoyens des régions européennes les plus pauvres, les enfants, les personnes âgées et les personnes en mauvaise santé ont tendance à être plus vulnérables. Dans un cercle vicieux, des niveaux plus élevés d’exposition aux facteurs de stress environnemental finissent par exacerber les inégalités existantes en matière de santé.

En particulier, la pollution de l’environnement reste la principale menace liée à l’environnement pour la santé des personnes, et est à l’origine de plusieurs maladies, notamment le cancer, les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies respiratoires et les troubles neurologiques.

“La pollution de l’air est le principal facteur environnemental à l’origine de maladies, avec environ 400 000 décès prématurés attribués à la pollution de l’air ambiant chaque année dans l’UE”, peut-on lire dans le rapport. “Il y a des premières preuves qui suggèrent qu’une exposition à long terme à la pollution de l’air peut augmenter la sensibilité au COVID-19. 

Un large éventail de maladies chroniques est associé à l’exposition à des substances chimiques dangereuses […] Cependant, l’impact global des substances chimiques sur la santé en Europe est inconnue, car la compréhension de l’exposition de la population européenne à ces substances est limitée. Il existe également des lacunes dans les connaissances concernant les effets de l’exposition à des mélanges de substances qui agissent en synergie et les effets de l’exposition à long terme à des perturbateurs endocriniens”.

“Il n’y a pas une grande différence entre 2012 et 2020. En fait, l’urgence de s’attaquer à la pollution de l’environnement et au changement climatique n’a fait qu’augmenter”, explique Anne Stauffer, directrice de la stratégie et des campagnes de l’ONG Alliance européenne pour la santé et l’environnement (HEAL).

“Alors que la législation européenne continue de progresser, par exemple avec de nouvelles propositions sur la réduction des émissionsou la réglementation des produits chimiques, les connaissances scientifiques sur l’impact de l’environnement sur notre santé ne cessent de croître” ajoute-t-elle, “La réponse réglementaire à ce que la science nous dit continue d’avoir un temps de retard. Ce rapport arrive donc à point nommé pour souligner le lien intrinsèque qui existe entre notre santé et un environnement propre”.

En outre, le changement climatique a des conséquences particulièrement lourdes : “Une des causes profondes du problème est que tout notre mode de production, de consommation et de vie est basé sur les combustibles fossiles”, concllut Mme Stauffer.

Selon l’AEE, le réchauffement climatique entraîne non seulement les dangers immédiats des phénomènes météorologiques extrêmes, mais aussi la modification des modèles des maladies transmissibles par l’air, l’eau ou les aliments.

“Les vagues de chaleur sont le phénomène météorologique extrême le plus meurtrier dans toute l’Europe, les zones urbaines étant particulièrement touchées en raison de l’effet d’îlot de chaleur”, peut-on lire dans le rapport. “Selon les scénarios actuels de réchauffement climatique, les décès supplémentaires dus aux canicules pourraient atteindre plus de 130 000 par an”. Les changements climatiques à long terme peuvent alors endommager les infrastructures, la production alimentaire et la biodiversité.

“Alors que nous constatons des améliorations dans le domaine de l’environnement en Europe et que le Green Deal met clairement l’accent sur un avenir durable, le rapport indique qu’il est nécessaire d’agir avec force pour protéger les plus vulnérables de notre société, car la pauvreté va souvent de pair avec de mauvaises conditions environnementales et une mauvaise santé. La prise en compte de ces liens doit s’inscrire dans une approche intégrée visant à une Europe plus inclusive et plus durable”, a déclaré le directeur de l’AEE, Hans Bruyninckx.

Par exemple, il est prouvé que le lien entre les conditions sociales défavorisées et un accès réduit aux espaces verts, et le prix plus élevé des logements dans les zones résidentielles plus vertes est un autre facteur qui entraîne l’inégalité.

“Parmi toutes les souffrances et les décès que COVID-19 nous a apportés, le seul aspect positif est probablement que la protection de la santé est désormais fermement inscrite à l’ordre du jour des décideurs politiques”, déclare Anna Stauffer, qui conclut : “La pandémie a de nouveau montré clairement que nos écosystèmes et notre santé sont liés. Les gens sont prêts pour un changement. Mais les responsables politiques de l’UE doivent joindre le geste à la parole pour une reprise saine, verte et juste, en particulier les gouvernements nationaux”.

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