Quels sont les moteurs de l’innovation en Europe ?

L’Indice mondial de l'innovation, publié par l’OMPI, est l’outil de référence le plus complet relatif à la politique en matière d'innovation. Les données relatives à l’Europe et l’Union européenne mettent en évidence un contraste flagrant en ce qui concerne les résultats des différents pays, aussi bien entre les zones géographiques qu’à l’intérieur de celles-ci. 

Published On: septembre 3rd, 2019
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Quels sont les moteurs de l’innovation en Europe ?

L’Indice mondial de l’innovation, publié par l’OMPI, est l’outil de référence le plus complet relatif à la politique en matière d’innovation. Les données relatives à l’Europe et l’Union européenne mettent en évidence un contraste flagrant en ce qui concerne les résultats des différents pays, aussi bien entre les zones géographiques qu’à l’intérieur de celles-ci. 

À la fin du mois de juillet, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), une agence des Nations Unies financièrement autonome regroupant 192 États membres, a publié la 12ème édition de l’Indice mondial de l’innovation (GII) qui indique les résultats des pays en matière de création de conditions favorables pour l’apparition de nouvelles technologies et de processus d’innovation. Le GII est le résultat de la moyenne de deux sous-indices : le sous-indice des intrants et le sous-indice des extrants en matière d’innovation. Le premier, basé sur cinq piliers (les institutions, le capital humain et les recherches, l’infrastructure, le perfectionnement des marchés et le perfectionnement des entreprises), « définit les aspects de l’environnement favorables à l’innovation au sein d’une économie ». Le sous-indice des extrants s’appuie sur deux piliers : les résultats liés au savoir et à la technologie et la créativité. Quels sont donc les moteurs de l’innovation en Europe ?

Pour approfondir

Pour approfondir le sujet, lisez également : la méthodologie du GII (Appendix I), les profils économiques & les tableaux de données (Appendix II ), ainsi que toutes les sources et les définitions qui se rapportent au GII (Appendix III ).

Le GII et ses sous-indices 

Le diagramme à barres présenté ci-dessous indique les résultats des différents pays en ce qui concerne le GII. La Suisse, la Norvège et l’Islande (pays non-membres à revenu élevé, Non-EU HI) sont indiqués en gris foncé, tandis que les pays non membres de la région des Balkans et les pays de l’est sont respectivement en gris et en gris clair. Les États membres de l’UE sont regroupés par régions : les pays nordiques (en bleu), les pays baltes (en bleu clair), la région centre-ouest (en violet), la région centre-est (en brun) et la région du sud (en rouge).

Tenant compte du résultat général du GII (image 1), les États membres du nord de l’Europe sont en tête du classement, suivis des pays du centre-ouest. L’Estonie est une exception parmi les pays de la même région. Aucun État membre n’a obtenu de meilleurs résultats que la Suisse, leader mondial du GII. La Roumanie, au contraire, est moins bien notée que les autres pays non-membres de l’est et des Balkans.

La Norvège progresse dans le classement en ce qui concerne les facteurs des intrants. Dans l’Union, la position de leader parmi les pays nordiques est encore plus frappante. Deux pays du sud (Malte et Chypre) dépassent quelques pays du centre-ouest (Belgique et Autriche). Quant à l’indice des extrants, le début du classement est très semblable au résultat global avec l’apparition des Pays-Bas sur le podium du classement de l’Union, une exception à noter. 

Piliers des intrants et des extrants

Dans les graphiques 3 à 8, nous nous penchons davantage sur les composantes des sous-indices des intrants et des extrants. 

Dans le pilier institutionnel, « efficacité du gouvernement et stabilité politique » jouent un rôle important, tout comme les « coûts de licenciement » bas (dans le cadre juridique) et la « facilité à créer une entreprise ou à régler l’insolvabilité » (dans le cadre commercial). En raison de mécanismes de résolution des cas d’insolvabilité rapides, la Slovénie devance de nombreuses économies des pays du sud. Les pays baltes semblent également s’accrocher. Grâce à de bons résultats en matière de stabilité politique, le Portugal est en tête du groupe des États membres du sud de l’Europe.

En ce qui concerne le pilier de l’infrastructure (image 4), l’Espagne devance la plupart des États membres de la région centre-ouest et ce principalement grâce à la capacité du pays à promouvoir la « durabilité écologique ». Dans cette variable, le maintien de « l’infrastructure générale » (performance logistique et formation brute de capital ) et le développement des technologies de l’information et des communications jouent un rôle crucial. La Norvège se distingue en tant que leader incontestable. 

En ce qui concerne le capital humain et les recherches, le classement relatif aux différentes régions varie : parmi les États membres du centre-ouest, l’Allemagne et l’Autriche sont en tête grâce à une politique de l’enseignement supérieur solide et, en particulier, au grand nombre de « diplômés en science et ingénierie », ainsi qu’à un nombre supérieur « d’entreprises mondiales de recherche et de développement ». Cet aspect est d’autant plus vrai pour un pays comme la Finlande qui ajoute à cela une « espérance de vie scolaire » élevée.

Le concept de « perfectionnement des marchés » fait référence au développement du secteur financier et à la capacité d’un pays à stimuler l’investissement et la compétitivité. Le perfectionnement des entreprises concerne la capacité d’un pays à puiser le savoir de l’étranger et à créer des liens entre les universités et les entreprises, mais aussi à encourager l’économie du savoir (proportion de l’emploi à forte intensité de connaissances). Le Royaume-Uni occupe la première place du classement en ce qui concerne le perfectionnement des marchés. Parmi les pays du sud, Chypre, Malte et l’Espagne se démarquent. 

Enfin, les graphiques 8 et 9 mettent l’accent sur les sous-indices des extrants. Le savoir et la technologie impliquent la création (nombre de brevets, d’articles scientifiques et techniques, indice h des documents cités), l’impact (dépenses pour les logiciels informatiques, fabrication de produits de moyenne et haute technologies) et la diffusion (exportations des services des TIC, rémunération pour usage de la propriété intellectuelle) du savoir. Les extrants créatifs concernent les biens incorporels (droit des marques, modèles industriels), les produits et services créatifs (exportations de services culturels et créatifs ou de produits créatifs) et la créativité en ligne (création d’applications mobiles).

 

La répartition des pays présentée à l’image 8 ne change pas grand-chose si on la compare aux autres piliers des intrants : à l’exception de la Hongrie, un État membre qui possède quelques atouts en matière d’impact et de diffusion du savoir. En revanche, l’image 9 présente un bouleversement du classement. Le Luxembourg (avec un avantage dans la créativité en ligne) et Malte (avec un avantage dans les biens incorporels et les produits et services créatifs) se sont hissés, respectivement, en deuxième et troisième position. L’Estonie grimpe également vers le haut du classement. 

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