L’UE devrait atteindre ses objectifs climatiques

L’Union européenne (UE) a déjà atteint un de ses trois objectifs climatiques de la stratégie Europe 2020.

Published On: mars 17th, 2019
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L’UE devrait atteindre ses objectifs climatiques

L’Union européenne (UE) a déjà atteint un de ses trois objectifs climatiques de la stratégie Europe 2020.

Dans le cadre de la stratégie Europe 2020, l’UE s’est fixé trois objectifs climatiques et énergétiques qui sont appelés les objectifs « 20-20-20 ». Ces objectifs incluent une baisse de 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport aux niveaux de 1990, une part de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation finale et une réduction de la consommation énergétique de 20% par rapport aux projections d’activités de 2020.

La stratégie Europe 2020 est le programme de l’UE pour la croissance économique et l’emploi pour la décennie en cours. Elle met l’accent sur « une croissance intelligente, durable et inclusive » visant à surmonter les faiblesses structurelles présentes dans l’économie européenne pour améliorer sa compétitivité et sa productivité et à soutenir une économie de marché sociale et durable. La Commission européenne a fait cette proposition le 3 mars 2010 dans le cadre d’un plan stratégique de dix ans.

Pour tenir les objectifs du plan, l’UE s’est fixé différentes cibles à atteindre dans cinq domaines d’ici 2020 : emploi, recherche et développement, changement climatique et énergie, éducation et réduction de la pauvreté.

La réduction des émissions de GES

« Les émissions de GES de l’UE incluent les émissions de l’aviation internationale et les émissions indirectes de CO2, qui ont baissé de 22,4% par rapport aux niveaux de 1990. L’UE va dépasser sans surprise son objectif fixé par la stratégie Europe 2020 qui est de réduire de 20% les émissions de GES d’ici 2020 », selon le dernier rapport de la stratégie Europe 2020 présenté en 2018.

Les principaux instruments d’actions pour atteindre cet objectif sont le système d’échange des quotas d’émissions de l’UE (SEQE-UE) et la décision de répartition de l’effort (DRE) .

Le SEQE-UE établit un plafond communautaire unique pour plus de 11 000 centrales électriques et sites industriels ainsi que pour les émissions issues des vols de l’Espace économique européen, alors que la DRE fixe un objectif obligatoire à atteindre pour les émissions de GES pour chacun des Etats membres dans les secteurs exclus du SEQE-UE.

Il est prévu que l’UE dans son ensemble atteigne son objectif du SEQE-UE, comme l’a annoncé VoxEurop le 23 octobre 2018. Cependant, sept pays n’atteindront pas leurs objectifs selon les prévisions de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), à savoir le Luxembourg, l’Irlande, l’Autriche, la Finlande, la Belgique, l’Allemagne et Malte.

Comme nous l’avons mentionné plus haut, les 28 Etats de l’UE atteindront leur objectif commun en matière d’émissions de GES. Les prévisions de l’AEE indiquent que cet objectif sera dépassé de 6 points de pourcentage en prenant en compte les mesures existantes et de 7 points si des mesures supplémentaires devaient être prises.

À comparer les niveaux de 2016 par rapport à ceux de 1990, seulement cinq des 28 Etats membres ont vu leurs émissions de GES augmenter. Les autres Etats ont quant à eux réduit leurs émissions de GES ; treize d’entre eux les auraient même réduites de plus de 20% selon les dernières données disponibles sur le site d’Eurostat, bureau de statistique de l’UE.

Ces données prennent en compte les émissions totales, y compris les émissions indirectes de CO2 et celles de l’aviation internationale. Cependant, les émissions issues de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie (UTCATF) ne sont pas incluses dans les émissions totales.

La Lituanie, la Lettonie, la Roumanie et l’Estonie sont les pays ayant enregistré les baisses les plus importantes d’émissions de GES avec respectivement 58%, 56%, 54% et 51% par rapport aux niveaux de 1990.

Part des énergies renouvelables

En 2016, les énergies renouvelables représentaient selon les données d’Eurostat 17% de la consommation finale brute d’énergie contre seulement 9% en 2005.

« Les biocarburants solides, liquides et gazeux fournissent la part la plus importante des énergies renouvelables et sont très utilisés pour le chauffage, la production électrique et le transport. En 2016, les énergies renouvelables ont fourni 7,1% de l’énergie totale nécessaire au transport, contre seulement 1,8% en 2005 », précise le dernier rapport d’Europe 2020.

Chaque pays a son propre objectif, qui s’inscrit dans l’objectif commun des 20% (relatif à la part d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie) que les 28 Etats membres doivent atteindre.

La Suède a d’ores et déjà atteint son objectif, alors même que les réductions à réaliser pour ce faire étaient les plus importantes. Le Luxembourg, la Belgique et Malte, qui ont quant à eux les objectifs les moins ambitieux, ont encore quelques progrès à réaliser avec des niveaux de 5,6 %, 4,3 % et 4,0 % respectivement.

Les Pays-Bas, la France, l’Irlande et le Royaume-Uni sont bien loin d’atteindre leurs objectifs de 2020, avec un retard respectif de 8%, 7%, 6,5% et 5,7%.

L’objectif de consommation énergétique

La consommation d’énergie primaire (CEP) mesure la demande totale d’énergie d’un pays. La « consommation d’énergie primaire » couvre la consommation énergétique du secteur de l’énergie lui-même, les pertes au cours de la transformation (avec par exemple la transformation du pétrole ou gaz en électricité) et de la distribution de l’énergie ainsi que celle des utilisateurs finaux tels que les ménages.

« En 2016, les 28 Etats membres ont consommé 170,6 millions de tonnes d’équivalent pétrole, ce qui représente 10% d’énergies primaires de moins qu’en 2005 et 310,7 millions de tonnes d’équivalent pétrole représentant 16,7% de moins que les prévisions de consommation de 2020 réalisées en 2007 », comme on pouvait le lire dans le rapport Europe 2020.

La consommation finale d’énergie (CFE) représente quant à elle le total de l’énergie consommée par les utilisateurs finaux tels que les ménages, l’industrie et l’agriculture. C’est l’énergie qui est livrée au consommateur final pour tous les usages énergétiques exception faite de l’énergie consommée par le secteur énergétique lui-même.

Bien que l’objectif de 2020 du CFE ait été atteint temporairement en 2015, une augmentation ultérieure de la consommation a eu lieu en 2016, ce qui signifie qu’une réduction supplémentaire de 2% est nécessaire d’ici 2020.

A l’échelle nationale, l’Allemagne et la France ont consommé respectivement 19,2 et 15,5 millions de tonnes d’équivalent pétrole (suivies de près par le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne). Ces dernières ont les CEP les plus élevées de 2016 et sont bien loin d’atteindre leurs objectifs respectifs de 2020.

Si l’on compare la consommation de 2016 à celle de 2005, seules les CEP de l’Estonie et de la Pologne ont augmenté. Tous les autres pays ont baissé leurs consommations. La Lituanie est le pays qui a enregistré la baisse la plus importante, suivie de près par la Grèce et Malte.

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